Dans la plupart des supermarchés, les pommes conventionnelles sont vendues sans emballage, alors que les pommes bios sont dans des petites barquettes plastiques couvertes de film. Ce n’est pas le souhait des consommateurs de produits biologiques, affirme Paul Hendricks, expert en emballage chez Eosta. Bien sûr, l’UE exige que les produits bios et non bios soient différenciés, mais cela ne veut pas dire que les produits bios doivent être emballés. Et certainement pas avec du plastique. Hendriks aide les supermarchés à trouver d’autres options, plus durables, économisant ainsi 2,5 millions de barquettes plastiques par an.« De nombreuses études montrent l’opinion négative du consommateur de produits bios vis-à-vis des emballages plastiques », déclare Paul Hendriks, expert en emballage chez Eosta. Hendriks, qui travaille pour des distributeurs de produits bios depuis 13 ans, poursuit : « en toute logique, on s’attendrait à ce que les produits cultivés de façon durable aient également l’emballage le plus durable. En réalité, l’emballage le plus écologique est l’absence d’emballage. »Emballer uniquement s’il n’y a pas d’autre optionHendriks prend ce sujet très au sérieux : « à chaque manipulation d’un fruit, on utilise des ressources, de l’énergie et souvent on augmente les chances de dégradation. Proposer un produit sans emballage est toujours la voie la plus durable. La première chaîne de supermarchés de Suède, ICA, en a fait sa politique d’emballage officielle : emballer uniquement s’il n’y a pas d’autre option. Davantage de supermarchés devraient suivre leur exemple. »Délaisser les plastiques dérivés du pétroleBien entendu, la réalité présente du commerce de détail est que de nombreux produits bios sont encore emballés. Pour ces situations, Paul Hendriks peut proposer les dernières options durables. « Nous travaillons depuis 2003 pour se débarrasser des plastiques dérivés du pétrole. Notre cheminement nous a mené du PLA (plastique dérivé du maïs) et d’autres plastiques d’origine biologique jusqu’au carton en canne à sucre, aux étiquettes compostables avec colle compostable, et à de nouvelles façons de proposer les produits sans emballage. »Deux nouvelles options sans plastique : le shaker et le coffret à ansePaul Hendriks a récemment introduit deux solutions nouvelles et innovantes. La première consiste en un shaker pour les légumes snack, à base de résidus de canne à sucre durables. Contrairement aux shakers vendus habituellement dans les supermarchés et les kiosques, il ne contient aucun plastique. La deuxième innovation est le coffret à anse cartonné, il remplace le flow pack (barquette plastique recouverte d’un film). Tous types de produits comme les tomates, les kiwis et les avocats peuvent être emballés dans ce coffret transportable.Des milliers de kilos de plastiques économisés chaque annéeIl y a quelques temps, Eosta introduisait des barquettes respectueuses de l’environnement, à base de résidus de canne à sucre. Des milliers de kilos de plastique ont ainsi été économisés chaque année. Paul Hendriks : « le coffret à anse, le shaker et les barquettes en canne à sucre permettront d’économiser au moins 2,5 millions de barquettes plastiques par an. Sans même mentionner le transport et les coûts cachés de la production plastique. L’emballage est un monde à part entière. »